Consoler les pierres / Paris

2016
Galerie Particulière, Paris

Exposition en deux temps de la Galerie Particulière, l’une à Paris l’autre à Bruxelles

Je parle de pierres qui ont couché dehors ou qui dorment dans leur gîte et la nuit des filons.

….Elles sont le début de la planète, parfois venues d’une autre étoile. Elles portent sur elles la torsion de l’espace comme le stigmate de leur terrible chute. Elles sont d’avant l’homme ; et l’homme, quand il est venu, ne les a pas marquées de l’empreinte de son art ou de son industrie …. Elles ne perpétuent que leur propre mémoire.

Je parle des pierres que rien n’altéra jamais que la violence des sévices tectoniques et la lente usure qui commença avec le temps, avec elles. Je parle des gemmes avant la taille, des pépites avant la fonte du gel profond des cristaux avant l’intervention du lapidaire.

Je parle des pierres plus âgées que la vie et qui demeurent après elle sur les planètes refroidies, quand elle eu la fortune d’ y éclore. Je parle des pierres qui n’ont même pas à attendre la mort et qui n’ont rien à faire que glisser sur leur surface de sable, l’averse ou le ressac, la tempête, le temps.

Je parle des pierres qui n’ont même pas à attendre la mort et qui n’ont rien à faire que laisser glisser sur leur surface le sable, l’averse ou le ressac, la tempête, le temps.

Pierre Callois
«  Pierres »
Poesie/Gallimard